Prochaine présentation de Yana Kremenska à Bruxelles le 21 juin 2021.

 

 Yana Kremenska
 
 
Le jour des âmes envolées
Il est quelque part papa.
Et n’arrête pas de penser à moi. Et de s’inquiéter comme avant.
Je le sens dans mon souffle, dans ma peau. Je le sens tout le temps.
Du ciel à ici, aller et retour… Et moi je ressemble terriblement
À cet homme, qui, même d’au-delà n’arrête pas de m’aimer tant.
À l’homme, qui connaît mes jours pas possibles et mes nuits insensées,
Mais n’arrête pas de me pardonner. Et il lui en reste toujours encore à oublier.
Et qui respire par moi maintenant, en ce moment même.
Et de qui je suis le plus vrai, le plus masculin des poèmes.
 
***
 
Flocons de neige
Les miens sont au ciel. Réunis tous là
– grand-père, grand-mère et papa.
Des flocons de neige se mettent à tomber
– des miettes de leur pain, dispersées.
Mes chéris, si proches et si éloignés,
ici les perce-neige ont poussé.
Cela doit être une façon de me dire
que même d’au-delà vous m’aimez à en mourir.
© Auteur : Yana Kremenska
© Traduction: Maya Trifonova
Relecture amicale: Alain Larvor
 
 
L’âme
L’âme a soupiré. S’est élevée jusqu’au ciel.
A discuté avec quelques anges du réel.
L’un d’eux lui a donné sa petite clef vieillie.
Après les portes du Paradis se sont ouvertes sans bruit.
Elle a regardé autour. Ce n’était ni bon, ni mauvais.
Dieu lui a dit « Je vais t’embrasser. »
Restée un peu rebelle même au-delà, elle a demandé:
« Je ne peux pas chez les humains retourner? »
© Auteur : Yana Kremenska
© Traduction : Maya Trifonova
Relecture amicale : Emilia Deloix et Latinka Poirée
 
 
 
La vieille
Elle tisse de la pluie. Pour lui. Elle tire
Les fils de ses doigts qui gardent le souvenir.
Fait des nœuds. C’est un dimanche d’été.
Enlève et jette son ombre dans l’obscurité.
Pétrit la pâte pour le pain rituel et fait
Par habitude le signe de la croix sur la maie.
Et peut-être après elle lui coud une chemise comme avant.
Et peut-être aussi elle attend.
Puis regarde vers le chemin et longtemps peigne
les directions emmêlées.
Le maître ne revient pas… Des champs célestes
il moissonne les blés.
Une fois le pain prêt elle partira.
À la tombée de la nuit.
Ira le rejoindre pour lui dire
« Sans toi ce n’est pas une vie ».
© Autheur : Yana Kremenska
© Traduction : Maya Trifonova
Relecture amicale : Latinka Poirée
 
 
 

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